"Lorsqu'on
passe en revue l'histoire de la pin up américaine, il faut préciser
que ces images ne s'adressaient pas à un public particulier.
Pratiquement tous les magazines à grand tirage faisaient appel à une
armée d'illustrateurs chargés d'orner leurs couvertures mensuelles ou
hebdomadaires d'hommes, de femmes et d'enfants, très séduisants, isolés
ou en groupe.
Sur un marché aussi compétitif, le meilleur moyen d'attirer de nouveaux
lecteurs était d'avoir des couvertures montrant des personnages fascinants
ou des scènes évoquant des histoires sensationnelles. Et quoi de plus
fascinant qu'une jolie femme?
On distinguait alors trois types d'illustration de jolie femme : la
" pin up ", l'image " glamour " et la " pretty girl " (la jolie fille).
Il serait sans doute opportun de définir ces termes d'emblée.
La " pin up" est un portrait en pied de jolie femme, présentant un élément
thématique ou évoquant implicitement une histoire. La pin up porte généralement
une tenue qui révèle ses formes avantageuses, soit un vêtement qui peut
être porté en public, comme un maillot de bain, un short et un corsage
bain de soleil, ou une robe légère, soit un vêtement plus provocant
et intime, tel que de la lingerie fine. Il arrive que la pin up soit
entièrement nue, mais cela reste l'exception qui confirme la règle.
L'image " glamour" est soit un portrait en pied soit un portrait présentant
uniquement le buste du sujet. La beauté glamour porte généralement une
robe du soir une tenue de gala ou quelque autre vêtement moins provocant
que celui de la pin up.
La " pretty girl " est un portrait de femme de style glamour exécuté
par un illustrateur de magazine à grand tirage The Saturday Evening
Post ou Cosmopolitan ou destiné aux publicités. Ainsi, les termes de
" pin up" et de " glamour " renvoient généralement au travail d'artistes
spécialisés dans ces genres, alors que les " pretty girls " étaient
presque toujours exécutées par des artistes touchant à tous les domaines
de l'illustration et réalisant occasionnellement un sujet glamour La
plupart des illustrateurs ont à un moment ou un autre peint des " pretty
girls ". Certaines de ces images se rapprochaient des pin up mais la
plupart se concentraient sur les aspects " glamour " de la beauté féminine."
Charles
G. Martignette.